Arts et Loisirs
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Conférence mardi 5 avril 2016

Le Douanier Rousseau. L’innocence archaïque

Exposition au Musée d’Orsay du 22 mars au 17 juillet 2016

par Mme Sandrine Faucher, Historienne de l’Art, Conférencière Nationale

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« Modeste employé des douanes Henri Julien Félix Rousseau, dit Le Douanier Rousseau (1844-1910), autodidacte devenu peintre sur le tard, célébré par Alfred Jarry, Apollinaire, Picasso, Robert et Sonia Delaunay, ou Kandinsky, est aujourd’hui reconnu comme l’une des figures les plus originales de l’art de la fin du XIXème et du début du XXème siècle.

C’est un monde hors de l’ordinaire qui au fond, intéresse Rousseau, un monde hors de la réalité de sa vie misérable, hors de ses drames familiaux, de des déboires affectifs, et de ses échecs comme artiste peintre. Il se dit peintre réaliste, et ne veut peindre dit-il que la nature. Il a été bercé par les contes traditionnels que lui racontait, enfant, une vieille tante durant son enfance à Laval. Impressionné quelques années plus tard par la lecture de Robinson Crusoë et de Paul et Virginie, Rousseau restera imprégné de la lecture qu’il fera de Jean-Jacques Rousseau et du concept de l’homme naturel et du bon sauvage. »
Source : www.lemondedesarts.com/

« Peintre éminemment singulier, Henri Rousseau est un cas unique dans l’histoire de l’art européen. Son œuvre s’inscrit pourtant dans son temps, au tournant du XXe siècle : en confrontant sa peinture à quelques-unes de ses sources d’inspiration, qui comptent l’académisme comme la nouvelle peinture, et aux œuvres des artistes d’avant-garde l’ayant intronisé comme père de la modernité, Le Douanier Rousseau. L’innocence archaïquese veut une mise en lumière critique de son art autour d’une réflexion sur la notion d’archaïsme.

L’archaïsme est ainsi le fil conducteur entre les œuvres de cette exposition, présentée une première fois au Palazzo Ducale de Venise en 2015, avant de rejoindre les salles du musée d’Orsay au printemps prochain. Les chefs-d’œuvre d’Henri Rousseau des collections des musées d’Orsay et de l’Orangerie (de La Charmeuse de Serpents à La Noce) seront confrontés aux toiles prêtées par les plus prestigieuses institutions internationales. Des œuvres de Seurat, Delaunay, Kandinsky ou Picasso mais aussi d’artistes méconnus permettront d’évoquer la richesse des liens qui se tissent autour du Douanier Rousseau, creuset d’une voie originale dans l’exploration de la modernité. »
Source : http://www.musee-orsay.fr/fr/evenements/expositions/au-musee-dorsay/

« Jungle sauvage et colorée, nature luxuriante. On rêve, on a des envies d’ailleurs. Les tableaux du Douanier Rousseau évoquent souvent cette envie de voguer vers d’autres horizons. Une exploration géniale pour un peintre qui n’a jamais voyagé. Un étonnant paradoxe pour celui qui n’était qu’un modeste fonctionnaire des douanes. Son inspiration, il va la puiser aux Jardins des Plantes à Paris. Il s’est inventé une jungle en voyant ce qu’il avait devant ses yeux ».
« Se plonger dans son univers révèle aussi que le Douanier Rousseau ne s’interdisait rien. Peindre un bananier sous plusieurs tons. Faire pousser des oranges sur des acacias ou des fleurs de lotus d’une couleur improbable. Un rendu magnifique pour un sujet qui en réalité n’existe pas. « Il invente sa flore à partir d’éléments réels, il fait du collage », déclare Eric Joly, le directeur du Jardin des Plantes de Paris. Le Douanier Rousseau a aussi été inspiré par ses lectures d’enfance. Des albums qui resteront dans son esprit et qu’il retranscrira tout au long de sa carrière artistique. Dernier paradoxe : il était considéré comme un naïf à son époque alors qu’il est devenu un maître aujourd’hui. Le Douanier Rousseau est décidément un artiste plein de paradoxes. »