Conférence par Serge Legat, conférencier des musées nationaux, Professeur à l’école d’architecture de Paris-Val-de-Seine, Professeur à l’Institut d’Études Supérieures de l’Art. Conférencier des Amis du Club de l’Art.
Entre ombre et lumière
Ce sera la première rétrospective en France depuis près de 20 ans consacrée au peintre lorrain (1593-1652) dont les clairs obscurs ont fait la renommée de son vivant, puis lors de sa redécouverte au début du XXe siècle.
Extrait de : Connaissance des arts. – Paris, le mystère Georges de la Tour, maître du clair-obscur, bientôt dévoilé dans une exposition exceptionnelle.
En 1640, il était « peintre du roi », adulé par Louis XIII. En 1900, il n’était plus rien. (…) La redécouverte de Georges de La Tour, « c’est un roman policier, l’un des plus importants de l’histoire de l’art », assure Gail Feigenbaum, co-commissaire de l’exposition. Sur sa vie, son œuvre, demeurent mille lacunes. Mais une chose est sûre désormais : La Tour n’était « pas ce petit artiste isolé qui peint des tableaux à la chandelle au fin fond de la Lorraine, résume Jean-Pierre Cuzin, auteur d’une monographie consacrée au peintre aux éditions Citadelles et Mazenod… C’est d’autant plus étonnant qu’après sa mort, il tombe dans un oubli complet. »
Extrait de : Beaux-Arts. – Mystérieux maître du clair-obscur, Georges de la Tour brille de mille feux au musée Jacquemart-André
Si Georges de La Tour travailla pour de prestigieux mécènes et collectionneurs, comme les ducs de Lorraine, le cardinal Richelieu et en tant que peintre ordinaire du roi Louis XIII, il fut également un peintre du peuple. Les visages burinés, les gestes mesurés, les détails des costumes usés mais soignés, témoignent d’une attention aiguë portée à la réalité sociale de la Lorraine. Loin du pathos, du grotesque ou de la caricature que d’autres artistes réservent aux pauvres, La Tour leur confère une dignité silencieuse. Les scènes de genre révèlent son regard profondément humain sur le monde.
Mais le vrai point central de cette exposition n’est pas le peintre, mais bien la lumière, qu’il passe la plus grande partie de sa carrière à mettre à l’honneur. Que sa source soit dissimulée ou en évidence sur la toile, elle se fait tour à tour simple accessoire ou élément du récit, jusqu’à devenir le sujet même de certains tableaux.
Extrait de : Le Bonbon. – Georges de la Tour en lumière au musée Jacquemart-André.
Alors que le sur éclairage des villes et l’omniprésence de l’électronique irradiant nos intérieurs ont battu en brèche les ténèbres, la « vraie » nuit semble s’être réfugiée dans les œuvres de Georges de La Tour. Une nuit dont on croirait palper l’épais velours. Dans ce noir insondable, la modeste lueur d’une chandelle convoque le divin. Maître des effets lumineux, l’artiste a fait de ses scènes nocturnes déchirées par l’incandescence d’une flamme solitaire son plus grand titre de gloire.
Extrait de : Connaissance des arts. – Georges de la Tour, prince des ténèbres, de retour à Paris.
« La Tour est le seul interprète de la part sereine des ténèbres », disait en 1951 André Malraux dans son essai Les Voies du silence. Plus de 70 ans plus tard, il semblerait que cet adage soit encore vrai.
Extrait de : Le Bonbon. – Georges de la Tour en lumière au musée Jacquemart-André.
ARTE TV. – Georges de la Tour, peindre la condition humaine.
https://www.musee-jacquemart-andre.com/fr/georges-tour