Diplômée de l’École du Louvre en histoire de l’art et en muséologie, conférencière, traductrice et créatrice de contenus culturels.
Elle a donné leur chance à Picasso, Matisse, Modigliani. Et pourtant, son nom ne figure dans aucun manuel. Berthe Weill, marchande visionnaire, n’a pas bâti d’empire, mais ouvert des portes. Sans fortune, sans appui, sans galerie clinquante, elle a fait de Pigalle un foyer incandescent de la modernité. Cent ans plus tard, le musée de l’Orangerie lui rend justice dans une exposition coup-de-poing, bouleversante d’intelligence, qui retrace quarante ans d’engagement au service de l’art de son temps.
Berthe Weill, galeriste d’avant-garde au musée de l’Orangerie. – Arts in the City, 26 juin 2025.
L’exposition Berthe Weill […] rassemble une centaine de peintures, dessins, sculptures et archives qui montrent à la fois les artistes prestigieux repérés par la marchande d’art, la personnalité et la carrière de cette femme importante dans le monde de l’art parisien du début du XXe siècle.
Berthe Weill, galeriste d’avant-garde : l’exposition rétrospective au musée de l’Orangerie. – Sortir à Paris, 8 octobre 2025.
« Place aux jeunes ! », clame sa carte de visite quand ses confrères ne jurent que par Gauguin, Van Gogh et autres têtes connues. Les fauves, les cubistes, les abstraits et les femmes (Valadon, Charmy, Laurencin…) trouvent en l’autodidacte une alliée fidèle. Même quand la misère et la guerre menacent, la galeriste, mauvaise gestionnaire, tient bon. « Ma résolution est inébranlable : on verra bien ! », fanfaronne l’effrontée dans ses Mémoires, parus en 1933 sous le titre vengeur : « Pan ! Dans l’œil » dans lesquels la mécène et éditrice hyperactive retrace « trente ans dans les coulisses de la peinture contemporaine ». Son flair se sent à l’Orangerie, qui éclaire le parcours heurté de ce « soldat obscur de la bataille pour l’art vivant.
Berthe Weill, la saga d’une galeriste. – Madame Figaro, octobre 2025.
Protéger, encourager, nourrir même, les artistes, ne faire peser aucuns frais ni contrats d’exclusivité sur eux, contrairement aux confrères, organiser régulièrement des expositions. Berthe Weill a toujours pris des risques, hors des modes, a découvert des centaines de créateurs. Tous l’ont quittée pour des galeristes payant mieux, notamment Vollard, omnipotent sur le marché. Après-guerre, alors qu’elle est démunie et aveugle, ses anciens poulains donneront chacun une œuvre pour une vente destinée à assurer la retraite de celle qui les avait lancés.
Cachon, Sophie. – Au musée de l’Orangerie, focus sur Berthe Weill, la galeriste oubliée qui lança Picasso, Matisse et tant d’autres. – Télérama, 8 octobre 2025.
L’exposition trace le portrait d’une femme au flair inouï, d’une galeriste qui faisait de l’intuition un manifeste. […] Il aura fallu attendre près d’un siècle pour que le monde de l’art lui réponde enfin. Ce n’est pas une réhabilitation, c’est un retour. Majestueux, mérité, lumineux.
Berthe Weill, galeriste d’avant-garde au musée de l’Orangerie. – Arts in the City, 26 juin 2025.
A signaler : Le Morvan, Marianne. – Berthe Weill, marchande et mécène de l’art moderne. – Flammarion, 2025.
https://www.musee-orangerie.fr/fr/agenda/expositions/berthe-weill-galeriste-davant-garde