Conférence par Jérôme Buisson, historien de l’art, journaliste pour la presse artistique.
Que reste-t-il à découvrir de Pierre Soulages (1919-2022) ? Considéré comme le monstre sacré de l’abstraction française – il a été l’objet d’un hommage national après son décès -, il avait eu les honneurs parisiens du Centre Pompidou en 2009 et du musée du Louvre en 2019. https://www.lesechos.fr/weekend/livres-expositions/expo-pierre-soulages-au-musee-du-luxembourg-2188285
Longtemps, les travaux sur papier de Pierre Soulages (1919-2022) n’ont été que très peu montrés : trois ou quatre, toujours les mêmes. Il en a été ainsi jusqu’à l’ouverture de son musée à Rodez en 2014, où une suite de ce que l’on nomme les « brous de noix » était présentée. […] L’exposition du musée du Luxembourg, à Paris, fait enfin exception. Elle est entièrement consacrée à cette partie de l’œuvre et donne à voir des travaux qui, pour une trentaine, n’avaient jamais été montrés auparavant. Pour un artiste aussi connu, c’est en soi remarquable. Dagen, Pierre. – Pierre Soulages en liberté sur papier, au musée du Luxembourg à Paris. – Le Monde, 16 septembre 2025.
Soulages l’a revendiqué tout au long de sa vie : il n’existe aucune hiérarchie entre les différentes techniques qu’il a pu utiliser au cours de sa carrière. Plus encore, s’il est aujourd’hui très connu pour ses toiles, il a réalisé ses toutes premières œuvres sur papier dès 1946. Une technique révolutionnaire pour l’époque, qui lui permet très rapidement de se distinguer de ses contemporains, et de s’ériger parmi les grands de l’art abstrait. S’il évolue par la suite, utilisant la gouache, l’encre ou encore le fusain, il ne se départit ni de son amour pour le papier, qu’il travaille jusqu’au début des années 2000, ni de cette poésie des formes si caractéristique de son travail. En résultent des œuvres aux nuances subtiles, jouant sur les reflets et les matières. https://www.lebonbon.fr/paris/culture/expo-soulages-musee-luxembourg/
« Pierre était beaucoup plus libre avec le papier », dit la veuve de Soulages au commissaire de l’exposition du Luxembourg consacrée à ses peintures sur papier, Alfred Pacquement. Quelle est la nature de cette liberté ? De quelle façon s’étend-elle sur le papier et sur la vie ? Lançon, Philippe. – » Soulages une autre lumière « , parchemins enneigés au musée du Luxembourg. – Libération, 26 septembre 2025.
Au total, ce sont 130 œuvres qui vous attendent ici, dont près d’une trentaine totalement inédites, pour retracer toute la vie de cet artiste hors norme, qui nous a quittés en 2024 à l’âge plus qu’honorable de 102 ans. Ponctuée de portraits et d’interviews, l’exposition nous donne à voir une autre facette de Soulages, tout aussi importante et entière. Au fil des salles, c’est toute la puissance graphique du maître de l’outrenoir qui s’expose, pour sublimer le travail de celui qui a passé sa vie à utiliser l’obscurité pour magnifier la lumière. https://www.lebonbon.fr/paris/culture/expo-soulages-musee-luxembourg/
https://museeduluxembourg.fr/fr/agenda/evenement/soulages-une-autre-lumiere