Arts et Loisirs
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Conférence mardi 8 mars 2016

Chefs-d’oeuvre des musées de Budapest

Exposition au Musée du Luxembourg du 9 mars au 17 juillet 2016.

par Mme Justine Perrichon, Guide-conférencière de la Réunion des Musées nationaux, chargée de médiation culturelle de la bibliothèque Forney

« Alors que le célèbre musée des Beaux-Arts de Budapest ferme ses portes pour rénovation, certains de ses chefs-d’œuvre les plus remarquables sont exposés au musée du Luxembourg, avec d’autres trésors de la Galerie nationale hongroise.

À Budapest, l’idée d’un musée des Beaux-Arts a pris forme avec l’acquisition par l’État en 1871 des quelque 600 chefs-d’œuvre de la collection des princes Esterhazy. La nouvelle collection nationale se développera par la suite grâce à la générosité de collectionneurs hongrois, qui se feront un point d’honneur à en compléter les lacunes.

En 1896, le Parlement décide de faire construire un vaste bâtiment afin de réunir cet ensemble, encore éparpillé en divers lieux de la ville. À l’orée du grand parc, le nouvel édifice inspiré de l’architecture antique ouvre ses portes Le 1er décembre 1906.
En inaugurant le musée l’Empereur d’Autriche et Roi de Hongrie, François Joseph exprimait la volonté de l’Empereur de doter la Hongrie d’un musée des Beaux Arts à la hauteur des grands musées internationaux. Il permettait également d’offrir un espace aux collections de ce qui formerait plus tard le musée national hongrois. Toiles de maîtres hongrois, sculptures, gravures, dessins, mobilier et objets d’art, de tradition magyar étaient présentés enfin au public, marquant une fois de plus le désir de l’empereur de reconnaître la spécificité d’un art hongrois qui ne pouvait se confondre avec la culture autrichienne.
Par la suite, le musée s’enrichit d’une collection de maîtres anciens et modernes, dont la plus importante est celle que les Esterhazy ont amassé pendant 400 ans. Les toiles de maîtres italiens et espagnols, allemands, flamands et français, du XVIIe et XVIIIe siècles réunies par ces familles princières hongroises, ont formé la base du grand trésor artistique du pays.
En 1945, lorsque le gouvernement soviétique prend le pouvoir en Hongrie, de nombreuses toiles sont confisquées et ramenées en Russie. Certaines d’entre elles n’ont jamais retrouvé le sol hongrois et figurent encore dans les collections russes. Le musée continuait néanmoins à recevoir des dons de collections diverses, tout en pratiquant une petite politique d’acquisition par achat. Ainsi naît en 1957 la Galerie Nationale hongroise, qui abrite des œuvres modernes.
Le musée longtemps méconnu possédait néanmoins la plus grande collection de peinture espagnole hors d’Espagne. Aujourd’hui le musée du Luxembourg nous offre un riche témoignage de cette somptueuse collection avec quatre-vingt toiles, dessins et sculpture du gothique au post modernisme, en passant par le Greco, Cranach, Manet, Gauguin et Kokoshka. Quelques très beaux témoignages de l’art hongrois seront aussi présentés, et nous permettent d’appréhender les écoles traditionnelles de ce pays riche en artistes »…
Et c’est ainsi que nous pouvons voir à Paris des œuvres de Durer, Cranach, Greco, Tiepolo, Goya, Manet, Gauguin, Kokoschka… Pour certaines, les plus spectaculaires, il s’agit certainement pour le public français d’une totale découverte, depuis les sculptures médiévales jusqu’au symbolisme hongrois et à l’expressionnisme.

L’exposition suit un fil chronologique, mettant parfois en avant les spécificités d’une École (le Siècle d’Or hollandais tant aimé des Esterhazy), mais elle développe aussi quelques thèmes illustres de façon particulièrement originale dans la collection, dont l’oscillation entre portrait et figure de fantaisie ou scène de genre, de Hoffmann et Rubens jusqu’à Messerschmitt, Goya, Füssli et Manet.
La grande peinture religieuse est également présentée au travers certaines Écoles européennes. Quant au tournant du XXe siècle, entre symbolisme et expressionnisme, le visiteur peut s’en faire une idée nouvelle et enrichie par la rencontre entre des chefs-d’œuvre hongrois et des créations, rarement présentées en France, de Böcklin, Rodin ou Puvis de Chavannes »…
À chaque pièce de l’exposition, son époque et ses œuvres-phare. La Renaissance italienne (Madonne Esterhazy c. 1508, Raphaël) ; la peinture vénitienne du XVIe siècle (Le souper à Emmaüs, 1542, Tintoret) ; les écoles européennes des XVIe et XVIIe siècles (Portrait d’un jeune homme, c. 1500-10, Dürer) ; les védutistes vénitiens, Canaletto et Bellotto. Les peintres hongrois (Rippl-Ronai et Vaszary) sont à l’honneur dans la pièce réservée au Symbolisme et l’itinéraire se conclut avec les Impressionnistes et l’avant-garde au début du XXe siècle.

Sources :
http://www.europexplo.fr
http://www.evous.fr/
http://www.lagoradesarts.fr/